Septembre 2005 : construction d’un four mérovingien à alandier en liaison avec le Service départemental d’archéologie de Seine St Denis. Cette expérimentation s’est déroulée sur deux week-ends sous la direction de Joël Confalonieri, médiateur en Archéologie du Service départemental d’Archéologie de Seine St Denis.

La construction

Le travail préalable a consisté à façonner les briques en torchis (mélange d’argile, de paille et d’eau) et les rayons nécessaires à la confection de la sole, puis à les laisser sécher.

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Ensuite, ou simultanément, après avoir dessiné les limites du four, le sol a été légèrement décaissé pour bien « asseoir » les parois et l’alandier. Les premières briques ont été ensuite posées les unes après les autres avec une barbotine servant de « colle » ou de liant.

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Au fur et à mesure de l’élévation des parois, un foyer a été entretenu au centre du four afin de sécher un minimum les briques encore humides et éviter que les parois du four ne s ‘effondrent sur elles-mêmes. Arrivé à un certain niveau de la construction, un pilier central a été confectionné, destiné à supporter les rayons de la sole. Ces rayons au nombre de 12 ont été disposés, puis les parois ont continué d’être construites en s’incurvant de plus en plus vers l’intérieur pour constituer le dôme de la chambre de chauffe. En l’espace de 24 heures, le four était terminé.

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Il a fallu attendre une bonne semaine pour que le four soit assez sec : nous avons ensuite pu le monter en chauffe progressivement. Cette opération de séchage a été renouvelée à plusieurs reprises.

L’expérimentation du four

L’expérimentation d’une première cuisson de vases s’est déroulée quelques temps après, à l’occasion d’une journée d’animation.

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Première constatation : ce type de four à alandier avec sole de rayons ou sole percée a un excellent tirage et monte très bien en température, la cuisson des céramiques est parfaite.

Problème : une partie des rayons en torchis (pauvres en argile) n’ont pas tenu à la chauffe et un grand nombre de vases empilés se sont effondrés et brisés.

Nouvelle expérimentation : les rayons détruits ont été remplacés cette fois par de nouveaux rayons fortement dosés en argile avec très peu de torchis.
Constatation : ces rayons essentiellement à base d’argile ont tenu, les autres se sont effondrés à la chauffe : 30 vases détruits ou endommagés sur 40 !… Le potier était content !!!

Conclusion et enseignement : tous les rayons, comme une éventuelle sole perforée, doivent être très fortement dosés en argile pour ne pas  » exploser  » à température haute. Les rayons se transforment ainsi en une sorte de brique très solide. CQFD.